Nouvelles du CIUSSS

Comment réagir face aux idées suicidaires d’un proche?

Josée Laganière, psychologue, et Laurence Cuillerier, infirmière, sont toutes les deux conseillères cadres au CIUSSS du Nord-de-l’Île-de-Montréal. Elles ont la mission de sensibiliser l’ensemble des professionnels et du personnel infirmier de l’organisation sur les meilleures pratiques en prévention du suicide. Convaincues qu’il s’agit d’un sujet dont tout le monde doit se préoccuper, elles vous donnent ici quelques conseils pour soutenir un proche qui pense au suicide. 

Le saviez-vous? 

« Selon les données disponibles pour l’année 2020, tous les jours au Québec, il y a eu en moyenne 3 personnes qui se sont suicidées. Aussi, il y a eu en moyenne 9 personnes hospitalisées quotidiennement pour tentative de suicide, mais ce chiffre serait sous-estimé. De plus, le taux de suicide est trois fois plus élevé chez les hommes que chez les femmes. Le groupe le plus à risque est celui des hommes âgés de 50 à 64 ans », détaille Laurence Cuillerier.

Quoi faire lorsqu’un proche a des pensées ou des propos suicidaires? 

1. Rester calme 

Même si la situation est inquiétante, ne cédez pas à la panique. Posez des questions claires et directes à votre proche. N’ayez pas peur d’employer les vrais mots. Par exemple, vous pouvez dire : « Penses-tu au suicide? Depuis quand y réfléchis-tu? Est-ce que cela t’arrive souvent? ».

2. Créer un climat de confiance

Assurez-vous d’être dans un endroit propice aux confidences. Soyez à l’écoute de votre proche et ayez des paroles empathiques. Montrez-lui que vous comprenez sa souffrance et laissez-lui l’espace nécessaire pour s’exprimer. 

3. Entamer un dialogue

Nommez vos inquiétudes à la personne qui manifeste le désir de mourir. Ne lui faites pas la morale. Ne minimisez pas non plus ses problèmes. Tout le monde réagit différemment à des situations similaires en apparence. « Les idées suicidaires ne sont jamais le résultat d’une seule cause. Il y a un amalgame de raisons, et personne n’a les mêmes motifs », explique madame Cuillerier. « Le dialogue donne des leviers pour trouver des pistes de solution. »

4. Offrir du soutien

Selon les propos de la personne, encouragez-la à aller chercher de l’aide, soit en téléphonant à Suicide Action Montréal (1 866 APPELLE) ou, encore, à la ligne Info-Social (811, option 2). Offrez à votre proche de l’accompagner dans ses démarches. Cela dit, ne les entreprenez pas à sa place. Rappelez-lui que plusieurs organismes communautaires et intervenants du milieu de la santé peuvent lui apporter du soutien. « Les gens suicidaires peuvent avoir l’impression qu’ils ne se sortiront jamais de leur situation », souligne madame Laganière. 

5. Vérifier l’existence d’un plan

Cherchez à savoir où la personne est rendue dans ses réflexions en lien avec le suicide. A-t-elle planifié la façon dont elle mettra fin à ses jours? A-t-elle décidé où et quand elle souhaite mettre son plan à exécution? Plus il y a d’éléments confirmés, plus le degré d’urgence est élevé. Ainsi, si vous craignez pour la vie de votre proche, n’hésitez pas à composer le 911 pour obtenir de l’aide immédiate. 

Point important! 

La personne vous demandera peut-être de garder le secret. Bien sûr, la discrétion est de mise. Toutefois, il est important d’aider votre proche à obtenir du soutien. Il ne doit pas rester seul avec ses idées. Cela peut impliquer, pour vous, de révéler ses pensées suicidaires à un tiers. 

Vous êtes inquiet pour la santé d’un proche? Visitez la page Consulter un professionnel de la santé. 

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