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Dons d’organes et de tissus : soutenir la famille, c’est primordial!

Professeur de clinique à la Faculté de médecine de l’Université de Montréal et interniste intensiviste à l’Hôpital du Sacré-Cœur-de-Montréal, le Dr Pierre Marsolais milite depuis de nombreuses années pour améliorer le processus de dons d’organes et de tissus, mais aussi aider les familles des donneurs du Québec.

« Vous savez, parler de dons d’organes avec des personnes qui vivent un important deuil ne se fait pas debout dans un corridor. Je le répète souvent à mes étudiants », affirme d’entrée de jeu celui qui a reçu le Prix d’humanisme du Collège des médecins du Québec en 2017.

Il y a, effectivement, plusieurs étapes à franchir. D’abord, les professionnels de la santé doivent prendre le temps d’expliquer ce qu’est la mort cérébrale et ses conséquences aux gens concernés. Puis, ils leur présentent les deux options possibles : donner ou non les organes. « Cette question-là n’est pas abordée rapidement. Cela exige quelques rencontres. En fait, le processus de don dure en moyenne 55 heures, parce qu’il faut investiguer le patient, convoquer les chirurgiens, réserver les salles d’opération, trouver les receveurs… Pendant ce temps, la personne décédée est branchée à des appareils qui permettent de maintenir la viabilité de ses organes. C’est long et éprouvant, et la famille doit trouver la force de se rendre jusqu’au bout, ce qui n’est pas facile. »

Le patient et sa famille avant tout!

Un individu peut sauver jusqu’à huit vies en donnant ses organes au moment de son décès. Quant aux tissus, comme la cornée, les tendons, la peau et les vaisseaux sanguins, ils peuvent profiter à des centaines de receveurs. Malgré tout, le médecin ne devrait pas avoir comme objectif d’obtenir un don lorsqu’il discute avec la famille endeuillée.

« Il faut rappeler aux personnes que nous, les professionnels de la santé, n’irons jamais à l’encontre de leurs souhaits, de leurs croyances ni de leurs émotions. C’est important pour nous qu’ils ne regrettent pas leur choix à long terme. Pour ma part, je prends soin d’abord et avant tout du patient et de sa famille, et non des receveurs. » Il n’est, en effet, pas dans l’intérêt des médecins de culpabiliser les gens.

Le saviez-vous?

Selon Transplant Québec, 92 % des Québécois sont en faveur du don d’organes. Si vous faites partie de ces personnes, signez le dos de votre carte d’assurance maladie et officialisez votre consentement en vous inscrivant au Registre de la RAMQ ou au Registre de la Chambre des notaires.

Important! Si vous désirez donner vos organes et vos tissus à votre décès, discutez de la question avec vos proches. Ils seront alors mieux outillés pour prendre une décision le moment venu. Ils éprouveront davantage un sentiment de sérénité.

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