Pourquoi certains jeunes souffrent-ils d’un trouble alimentaire ?
Les troubles alimentaires peuvent apparaître à tout âge, mais ils se manifestent souvent à la puberté. « C’est une période de grands changements physiques et psychologiques. Certains jeunes ont de la difficulté à accepter ou à comprendre ce qui leur arrive, et leur image corporelle s’en trouve fragilisée », explique la pédopsychiatre Mélanie Beaudry, qui travaille à l’Hôpital en santé mentale Rivière-des-Prairies avec les 12-17 ans. Le fait que les standards de beauté véhiculés dans les médias sont pratiquement inatteignables complique les choses. Cela dit, plusieurs autres facteurs peuvent entrer en ligne de compte, comme l’estime de soi, le tempérament, l’hérédité, les diètes à répétition, les deuils, les abus, l’intimidation, l’anxiété, l’orientation sexuelle, et même la transidentité. « Les troubles de l’alimentation, ce sont vraiment des problèmes complexes. Ils sont la pointe de l’iceberg, car ils cachent fréquemment d’autres troubles de santé mentale », poursuit la professionnelle de la santé.
Des conseils pour aborder la question des troubles alimentaires avec votre enfant
D’après Dre Beaudry, ces problèmes sont difficiles à attaquer de front. Pour aborder le sujet, il faut, d’abord et avant tout, créer un climat de confiance et d’ouverture.
- Posez des questions à votre ado sur le changement de ses habitudes. Demandez-lui pourquoi il a apporté des modifications à son alimentation sans le culpabiliser, ni le blâmer, ni le juger, ni le menacer.
- Parlez de vos inquiétudes avec bienveillance. Votre jeune sentira ainsi que vous vous préoccupez de lui. Au fil des conversations, vous pourrez conseiller à votre enfant de prendre rendez-vous avec son médecin de famille ou son pédiatre pour obtenir un bilan de santé.
- Discutez des habitudes alimentaires de votre ado à un autre moment que les repas. Ces derniers sont souvent une source de stress pour les personnes souffrant d’anorexie ou de boulimie, par exemple. Votre enfant doit se sentir libre de s’exprimer, et ce peut être difficile autour de la table.
N’hésitez pas à inviter votre jeune à participer à des activités qui ne sont pas liées à la nourriture. Cela l’aidera à se concentrer sur autre chose. Voici quelques exemples simples : la lecture, la peinture, la méditation, le yoga…
Ces conseils s’appliquent autant aux parents d’ados que de jeunes adultes. « Attention! Ne soyez pas surpris si votre enfant nie le problème. Ça arrive fréquemment », souligne la pédopsychiatre.
Fait troublant « Le trouble alimentaire est le trouble de santé mentale le plus mortel. Entre 5 et 20 % des personnes qui souffrent d’anorexie en mourront (…) par suicide, crise cardiaque ou complications médicales. De plus, 20 % à 30 % des personnes souffrant d’anorexie font des tentatives de suicide, et de 25 à 35 % pour la boulimie. » Source : Aneb – Anorexie et boulimie Québec |
Vous êtes inquiets pour votre enfant? Parlez-en à l’un des intervenants de l’Accueil psychosocial. Il pourra vous informer sur les ressources de votre territoire ou vous aider à trouver les mots pour aborder le sujet avec votre ado ou votre jeune adulte.
Lectures complémentaires :
- Troubles de l’alimentation : conseils pour la famille – Institut universitaire en santé mentale
- Blogue monÉquilibre – ÉquiLibre
- Autodiagnostic sur les réseaux sociaux : prudence!
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