Nouvelles du CIUSSS

Autodiagnostic sur les réseaux sociaux: prudence!

La santé mentale, c’est un sujet qui intéresse tout particulièrement les ados. Les influenceurs l’ont bien compris.

Les réseaux sociaux, comme TikTok et Instagram, regorgent de publications et de vidéos sur l’anxiété, la bipolarité, le trouble de la personnalité limite (TPL), le trouble dissociatif de l’identité (TDI), le trouble déficitaire de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH), le trouble du spectre de l’autisme (TSA), etc. Cela pousse certains jeunes à se diagnostiquer eux-mêmes un ou des problèmes. 

« L’adolescence est souvent une période de crise identitaire. Les jeunes se questionnent beaucoup sur eux. Ils cherchent des réponses, et les réseaux sociaux sont faciles d’accès contrairement aux professionnels de la santé. Malheureusement, les ados n’ont pas le jugement, ni les connaissances, ni le recul qu’il faut pour établir un diagnostic. C’est, d’ailleurs, un acte réservé aux médecins », explique la psychologue Jennifer Olivier, qui travaille au CLSC Saint-Laurent. 

« Il est très humain de vouloir se comprendre. » 

– Jennifer Olivier, psychologue, Santé mentale jeunesse

Pourquoi les jeunes cherchent-ils un diagnostic sur les réseaux sociaux?

En se diagnostiquant un trouble de santé mentale sur les réseaux sociaux, les jeunes cherchent, entre autres, à :

  • Apaiser leur souffrance;
  • Normaliser leur état;
  • Valider leurs émotions;
  • Excuser ou justifier leurs comportements;
  • Mettre des mots sur leur mal-être.

« Il est vrai que les réseaux sociaux peuvent apporter des réponses. Le problème, c’est qu’elles peuvent être fausses ou erronées. Quant à l’autodiagnostic, il peut procurer un certain soulagement, mais, normalement, cet effet ne dure pas », poursuit la professionnelle de la santé, qui est loin de vouloir diaboliser les réseaux sociaux. « Tout n’est pas noir ni blanc. Il y a du bon là-dessus. Il ne faut pas l’oublier! L’important, c’est d’être vigilant par rapport aux informations qui y sont diffusées. »

Par ailleurs, un symptôme commun entre deux jeunes peut avoir des origines différentes pour chacun d’eux. Ces manifestations représentent la partie visible de l’iceberg, et une compréhension approfondie de chaque individu est essentielle pour accéder à des soins adaptés. « Les réseaux sociaux ne peuvent pas remplacer cette évaluation », affirme la psychologue.

Le saviez-vous? 

L’autodiagnostic peut retarder l’accès à des soins adaptés, parce que la personne a l’impression d’avoir compris ce qui lui arrive et de ne pas avoir besoin de consulter un professionnel de la santé. 

Que faire si votre ado utilise les réseaux sociaux pour se diagnostiquer? 

Jennifer Olivier vous recommande d’ouvrir le dialogue avec votre enfant. « Parlez-lui avec douceur et bienveillance. Dites-lui qu’il est tout à fait normal de se poser des questions sur soi. C’est même sain! Au fil des discussions, invitez votre jeune à consulter un professionnel de la santé. Proposez-lui de prendre rendez-vous pour lui et de l’accompagner le jour venu si les premières étapes de la démarche lui font peur. S’il ne sait pas à qui s’adresser, conseillez-lui de parler au travailleur social (TS), au technicien en éducation spécialisée (TES) ou à l’infirmière de son école. Autrement, les professionnels d’Aire ouverte peuvent aider votre enfant à trouver les ressources et les services dont il a besoin. Bien sûr, faites attention de ne pas invalider ses émotions. Ne lui dites pas que son autodiagnostic, c’est n’importe quoi. Votre ado pourrait ne plus vouloir se confier à vous », conclut-elle.   

Vous êtes inquiet pour la santé mentale de votre enfant? Parlez-en à l’un des intervenants de l’Accueil psychosocial. Il pourra vous indiquer les ressources présentes sur votre territoire ou vous aider à trouver les bons mots pour aborder le sujet avec votre jeune. 

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