Nouvelles du CIUSSS

Moins d’antipsychotiques, phase 3!

Au Québec, entre 40 % et 60 % des personnes de 65 ans et plus qui sont en centre d’hébergement reçoivent des antipsychotiques sans avoir reçu de diagnostic de psychose. Or, il est prouvé que ce type de médicaments est peu efficace pour soulager certains troubles de comportement liés à la maladie d’Alzheimer ou autre démence. 

C’est pourquoi la démarche « Optimisation des pratiques, des usages, des soins et des services – Antipsychotiques » (OPUS – AP) a été mise sur pied. Cette démarche, qui vise la cessation ou la diminution des doses d'antipsychotique, s’apprête à démarrer sa troisième et dernière phase d’implantation. Elle sera ainsi déployée dans l’ensemble des 10 centres d’hébergement du CIUSSS et à la Maison alternative de Rivière-des-Prairies qui ouvrira ses portes à l’hiver 2023.

Il faut souligner qu’il ne s’agit pas d’un simple arrêt des antipsychotiques, mais d’une démarche beaucoup plus complexe. Si la diminution des doses administrées, voir leur cessation est visée, cela ne peut pas être fait sans stratégie alternative et sur la seule volonté du médecin traitant. C’est toute l’équipe de soins soudée par cet objectif qui doit joindre ses forces.

Les antipsychotiques sont remplacés par une approche centrée sur la personne. Il s’agit par exemple de repérer ses besoins, même les plus simples (faim/soif, chaud/froid, besoin d’uriner…) pour y répondre. Une connaissance de sa biographie livrera de bonnes clés d’approche. Les principes de communication de base dans le calme et le respect, verbale ou non-verbale deviennent incontournables et s’appuient sur une écoute active adaptée. Le recours à des stratégies décisionnelles, à la gestion des refus, à la méthode discontinue, mais aussi la récréothérapie, la musicothérapie, sont autant d’autres avenues. Il s’agit de rejoindre le résident dans sa réalité. Cette approche permet en outre le développement d’une culture de bientraitance dans le milieu de vie.

La deuxième phase de la démarche s’est achevée sur de beaux succès : 15 unités de soins dans 8 de nos centres d’hébergement ont réussi une diminution ou cessation des antipsychotiques avec une moyenne de 90 %.  Les résultats sont notables dans les changements et les améliorations observés, sans compter les nombreux témoignages de familles et d’intervenants. Il s’agit d’une véritable transformation culturelle au profit des résidents, mais aussi des intervenants.

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